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Association de Défense et de Promotion du Jeu Provençal
"Dans cette partie on a bien demarré, et j'ai frappé beaucoup de boules au point que Bert Pisapia mon adversaire dans cette finale me disait "Oh arrête un peu, manques en une de temps en temps..." et qu'il m'en a toujours parlé...Ce jour là c'est le vendredi 1er août 1975 et ce Champion c'est Louis Benoit-Gonin qui fait une entrée fracassante dans le cercle très fermé des bombardiers de haute lignée !
Avec ses partenaires l'excellent Marcel Petronio qui est la régularité absolue et l'appliqué Antoine Ayala il remporte son premier Provençal, en battant en finale l'équipe Albert Pisapia Charles Bindi et Francis Rocchi sur le score de 13 à 6, dans une finale que le grand Loule éclabousse de ses frappes, comme il l'avait déja fait en demie contre René Mussi José Perez et Othello où bien que menés 0 à 9 ils étaient revenus en quelques coups de cuillère à pot pour figer leurs adversaire à 9. Cette victoire c'est la première d'une merveilleuse série dans le plus grand concours du monde, la première de ses cinq étoiles dans l'épreuve. Même si il a déjà accroché le République à Toulon en 1968 avec Orsini et Derissard et s'il a remporté de belles classiques, le jour de gloire de ce champion hors normes est bien ce premier jour d'août 1975 (le Provençal commençait le dernier dimanche de juillet...) où il assomme le stade de l'Huveaune et ses adversaires en volant litérallement sur les boules...
"La bombe" c'est très vite le surnom qu'on lui donne car il ne fait pas dans la dentelle pour chasser les boules visées, dans une course d'élan toute en puissance ou sa masse se déplie harmonieusement pour atteindre la cible, un vrai B52 comme on surnomme les meilleurs frappeurs dans les années 70/80...Il fait aussi penser à Obelix bien sur tant il semble être tombé dans la marmite à frapper des boules tout jeune comme le héros d'Uderzo et Goscinny...
Alors lui le routier des Chartreux, enfant du 4ème arrondissement de Marseille comment a t'il fait pour atteindre le sommet ? "Bon bin tu sais Vincent, j'habitais à 50 mètres des jeux de boules, à la rue Balthazar de Montron et mon père pratiquait déjà la longue à un bon niveau, donc c'était presque naturel que je joue et mon mentor a été Gaby Orsini le patron du "Sympathic Bar" excellent joueur qui m'a tout appris et avec qui j'ai remporté mon premier grand concours en 1968 à Toulon avec le République. Quel dommage que l'année d'avant en 1967 on ait été obligé d'abandonner en quarts de finale du Provençal à cause d'un problème de santé dans notre équipe...Déjà je m'approchais du but, 8éme, quarts, mardi, mercredi...On compte les jours, on espère toujours arriver au vendredi et là en 75 pour la première fois ou je rentre dans le carré je le gagne...J'étais en forme c'est vrai..."
Il en gagnera quatre autre en 1984 avec Mario Marini et Claude Ruiz, puis en 1988 et 1990 avec Jo Cavalière et Patrick Griseri avant une cinquième étoile qui le voit égaler Calanotti et le Bimbo en 1993 avec Dédé Massoni et Alain Cortes...Quatre titres de Champion de France, 3 en doublettes : 1977 avec Raymond Gouin à Narbonne, 1980 avec Francis Rocchi à Digne (pourtant ils étaient en froid...), 1983 avec "Mori" Gastaldi à Bordeaux et un en triplette en 1994 avec Dédé Massoni et Alain Cortes à Chevilly Larue...Et pour les classiques il est l'homme de tous les records et le genre de joueur à vous bloquer un disque dur tant son palmarès est énorme...Alors on citera les plus grande lignes avec 4 victoires à Pertuis, 3 au Chauvin au Tholonet, 5 à Brignoles, 4 à Draguignan, 8 à Avignon, 3 à Sisteron, 4 à Digne, 2 fois le Vaccaro, 2 fois Laragne, mais aussi des succès à Grasse, Saint Maximin...Etc...Etc...Il a tout gagné sauf le Midi Libre mais surtout il a régné sur le tir pendant plus de 30 ans, et il a joué avec les plus grands de Massoni à Lovino, en passant par les Salles, Matalana, Rocchi, Gouin, Cortes, Toscano, Matalana, Macari, etc...
Aujourd'hui c'est toujours un compétiteur de premier ordre mais les jambes ne suivent plus, alors il partage encore toute sa passion en officiant comme arbitre et dans les tables de contrôle ou d'organisation. Tout le monde le connaît et vient le saluer, car chacun sait quel monstre il a été pour la Longue...Sa silhouette et sa dégaine ne passent pas inaperçues où qu'il soit car au milieu des années 70, lui le routier sympa s'est imposé comme la Bombe de la Longue.
Un jour, un champion, oui ce 1er août 1975 il y a plus de quarante ans une bombe a éclaté dans le monde du Jeu Provençal, mais c'était une bombe comme on les aime..."Benoit" comme on l'appelle aussi a atteint le sommet et il allait y rester longtemps...
(Merci à Loule pour les renseignements et les photos ainsi qu'à Alain Demichelis, à la Famille Salles et à la Boule Provençale de Saint Maximin)
Pour tous les nostalgiques de la grande époque du Jeu Provençal, j'ai décidé de commencer une série de portraits courts agrémentés de photos vintage de quelques unes des grandes figures de la Longue qui ont marqué ma jeunesse et l'histoire...Elle s'appellera "Un jour, un champion..." Précisons que l'ordre de sortie de ces portraits comme le rythme de leur parution resteront fidèles à la physionomie et philosophie des plus belles parties de notre jeu favori, c'est à dire aléatoires et surprenants.
Aujourd'hui nous entamons la saison une avec Emile MEISSONNIER dit "Le tonnelier", pour lui ce jour c'est le mercredi 6 juillet 1983 qui se prolonge jusque dans la nuit aux premièrs instants du jeudi, il remporte le Midi Libre dans les arènes de Nîmes, avec son pote Loulou EBRO et l'arlésien Albert LACROIX. En finale ils battent Dédé SALLES, Antoine MATALANA et le grand Fernand CARBONNEL sur le score de 13 à 11 après avoir été menés 1 à 7 puis 6 à 9 et à l'issue de 3h22 de jeu. "A la dernière mène à 11 à 11 ils l'ont gagné à la dernière, j'y ai frappé à la première et Loulou l'a mis facilement...L'apothéose !" se souvient t'il.
La plus grand victoire de Milou, devant prés de 4000 spectateurs le tonnelier beaucairois qui signe un "canter" au tir en finale avec un 11 sur 15 renouvelant sa grande performance de la demie où avec un 14 sur 19 il avait creusé la tombe des infortunés Serge Miaille Daniel Forin et Jean Dellouche. Cette année là le Midi Libre est dans ces années record et 982 triplettes sont au départ. Il faut donc en gagner 10 pour être au bout mais la petite histoire retiendra que les vainqueurs de cette édition n'en eurent que 7 à disputer, ce qui toutefois n'enlève rien à leur gloire.
Emile Meissonnier sera champion du Gard en doublette avec Philippe Bertrand, et fera un quart au France en 1991 à Villefranche sur Saône avec Alain Arnal et Fernand Pena, il gagnera plusieurs fois le Grand Prix de la Foire de Beaucaire et les grandes classiques régionales avec ses partenaires préférés, tous beaucairois, de l'ancien Nénin Fielloux pointeur scientifique, au grand Castel le joueur de flambe, à Charlot Garcia dit "Crin Blanc", en passant par les Charrière, Palot ou encore Monnier, à Philippe Bertrand qu'il façonna, et bien sûr à son meilleur ami l'immense Loulou EBRO qui est parti trop tôt...Le tonnelier fidèle en amitié ne s'en remit jamais vraiment et pour lui les boules n'avait plus le même goût...En délicatesse avec ses hanches et ses genoux il raccrocha les fers il y a plus de vingt ans et on ne le vit plus que rarement en spectateur avisé des grosses parties sur son Pré Beaucairois.
Mais pour tous les passionnés de Jeu Provençal la symphonie de tir de cette nuit d'été 1983 résonne encore comme une des plus beaux hymnes à l'acier perçus dans l'amphithéâtre romain qui pourtant en a vu d'autres. "C'est simple on avait l'impression qu'il n'allait jamais manquer..." m'avoua même une de ses victimes en demie...Il fabriquait de tonneaux et ce jour là il a mis les arènes en bouteille !...
Un jour, un champion, oui ce 6 juillet 1983 Emile Meissonnier est rentré dans la légende du Jeu Provençal !
Vincent MEGER - Février 2016 - Tous droits réservés - (Photos collection personnelle d'Emile Meissonnier avec mes remerciements)
"C'est vrai que l'essence est pas chère en ce moment mais faire le plein tout un week end il faut quand même le faire..." même ici à Martigues tout près des terminaux pétroliers et des raffineries attenantes...Olivier Domenge Julien Serrano et Cyril Ricard ont du puiser dans leurs réserves mais finalement en carburant le plus souvent au super, ils sont arrivés à bon port...Celui de Martigues 2016, celui de Martigues la douce cette année qui n'en fut pas moins semé d'embûches et de pièges en tout genre.
Et ce ne sont pas les teams Kerfah, Benmostefa, Ceyte battus dès le samedi puis Stievenart, Rocchi ou encore Valdès en echec le dimanche qui allaient dire le contraire...Oui cette année la météo avait décidé d'être clémente sur la Venise Provençale, et les longuistes de tout poil ressemblaient moins à des bimbendums que les années précédentes, et pour un peu avec de l'imagination et un bon apéritif certains prétendaient même avoir entendu chanter les cigales...Ah les galéjeurs ne sont jamais très loin ici mais personne ne boudait son plaisir à jouer la seconde sous un beau soleil dans le cadre toujours aussi bucolique et irrésistible du petit port martegaou aux couleurs orangées...Saut peut être Benmostefa Rouvin et Puccinelli qui dans la partie phare du samedi au centre d'une belle et vraie galerie à l'ancienne s'inclinaient par la plus petite des marges face à Di Nocera Perez et Palazzo Antoine alors que du haut du viaduc quelques automobilistes distraits devaient se demander ce qui se passait tout en bas...
Alors il fallait tenir la route, et surmonter cette année encore les nombreuses dunes de sables et données piégées offertes par les jeux de la halle qui se révélaient encore particulièrement traîtres à pointer alors que les tireurs eux avaient la part belle...A ce petit jeu de massacre finalement le dimanche soir au moment des huitièmes après les sorties de route des grosses cylindrées déjà mentionnées on retrouvait du classique avec des équipages costauds et bien équilibrés qui ont l'habitude de voir assez souvent le drapeau à damier depuis plusieurs saisons dans le circuit du Superchallenge...
Ainsi se qualifiaient pour les quarts les équipes Domenge Serrano équipé à Ricard qui battaient les valeureux camarguais de Coucourde Masini et Gonzalez, puis suivaient Chave Lebreton Rol qui stoppaient les pétanqueurs de Vitrolles de Francone père et fils et Mille, bientôt imités par les triplettes Gastaldi Lombardi Brémond (du traditionnel on vous dit...), Cassini Mar Cipréo, Milési Toutain Guidoni, Assigal Lanzi Pagni, Rouze Conti Lafleur...Alors que la team F Secchi, R Jean et JM Gillo était la dernière à valider son billet pour le lendemain en battant Flores Mouka et Gilly.
Ce lundi matin justement ces derniers n'avaient pas le temps de se réveiller et rapidement (en cinq mènes) ils subissaient la loi des futurs vainqueurs Domenge Serrano et Ricard sans pouvoir inscrire le moindre point.
Ces quarts de finale allaient d'ailleurs être menés tambour battant car à 11 heures du matin les quatre parties étaient terminées...Dans les trois autres duels les azuréens de Rouze Lafleur et Conti démarraient bien et écartaient les expérimentés Guidoni Toutain et Milesi qui ne parvenaient pas à rentrer dans la partie (score 13/1). A côté, l'équipe emblématique de Saint Maximin de Gastaldi Bremond et Lafleur (naguère vainqueurs du Provençal...) sortait les valeureux Cassini Mar et Cipréo bien peu en réussite dans cette partie avec beaucoup de contres au programme...Enfin sur le premier jeu on en arrivait à 12 à 11 et finalement l'équipe Chave Rol et Lebreton donnait le coup de rein pour s'imposer face aux talentueux Lanzi Assigal et Pagni qui dans un premier temps avaient creusé l'écart (11 à 6) et semblaient pouvoir l'emporter...
Dans le carré des demies finales de l'autre côté devant les tribunes les demies finales débutaient à 13h30 et le sort désignait Domenge contre Gastaldi et Rouze contre Chave...
Comme on dit familièrement la première était vite pliée tant Domenge avec un appoint d'ébéniste (dont il est coutumier) bien suivi par ses partenaires au top eux aussi, prenaient facilement le dessus sur Gastaldi Bremond et Lombardi qui sans trop mal jouer ne pouvaient rien faire...Un but frappé par Serrano pour creuser le score, encore quelques appoints de chef de rang de Domenge et de beaux ajouts de Ricard et la porte de la finale s'ouvrait en grand sur le score de 13 à 3 en huit mènes...
Dans l'autre partie c'était bien plus serré et indécis jusqu'au bout mais alors que Chave Rol et Lebreton semblaient avoir fait le plus dur en menant 12 à 8 ils encaissaient une mène de 4 points avant que les azuréens de Rouze Lafleur et Conti (épatant au tir) ne leur assènent le coup de poignard à la dernière passe sur une frappe pesant lourd du milieu Lafleur...Les joueurs de Mouans Sartoux accédaient à la finale mais leurs adversaires n'avaient pas démérité et pouvaient être fiers de leur parcours avec notamment un David Chave encore très efficace au tir sur les trois jours.
La finale débutait à 17 heures et l'équipe Domenge avait les faveurs des pronostics sur ce qu'elle avait montré jusque là, et de plus elle évoluait devant ses supporters...Mais le début de partie allait se révéler particulièrement "galère" pour elle car comme pour donner le ton dés sa première boule Rouzé réussissait un devant de boule vénéneux annonciateur d'une partie finalement bien plus compliquée qu'il n'y paraissait...
La belle machine Domenge Serrano Ricard se grippait et se déréglait brusquement avec des boules frappant mal, des petits coups en défaveur alors qu'en face tout baignait dans l'huile Conti frappant les bonnes boules et Lafleur n'en jetant pas une...Du coup le score enflait jusqu'à 8/2 puis ensuite 9/3...Mais les joueurs du Rove ont du caractère et en tournant dans leur composition et surtout en retrouvant leur jeu ils renversaient la vapeur en cinq mènes et s'imposaient sur le score de 13 à 10 après 2h45 de jeu.
Bravo aux finalistes accrocheurs en diable et très sympas aussi autour de la table, qui ont montré qu'avec une bonne approche tactique et une grande concentration il est possible de faire déjouer les meilleurs et de les faire douter...Justement bravo aux vainqueurs qui vraiment ont su se remobiliser et se reconcentrer alors que tout allait mal...Ce qui pimente encore davantage ce grand succès dans la belle classique Martégale.
Pour Olivier Domenge Julien Serrano et Cyril Ricard ce fut une belle "remontada" et au final le triomphe était comment dire...Total !
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