"Il y a des moments, le bon Dieu il est pas gentil..." Une réplique empruntée à Pagnol et hélas de circonstance depuis que jeudi dernier notre copain Cyril Maraval est parti subitement, terrassé par une crise cardiaque à l'âge de 42 ans...Choc, effroi, émotion, hélas un vocable de deuil pour décrire ce que nous avons ressenti en apprenant cette triste nouvelle et en l'accompagnant ce lundi matin à sa dernière demeure dans le vieux cimetière de Saint Gilles au milieu des siens. Certes on l'avait un peu perdu de vue le Cyril car avec son épouse ils avaient fondé une grande famille, et il avait fort à faire avec ses huit enfants, mais de temps en temps il reprenait les fers pour faire une longue, et trouver sans doute un peu de calme et de répit...
C'est en suivant son frère Thierry qu'il débute alors qu'il est encore adolescent à Saint Gilles, et on peut dire que c'est son ainè qui va le façonner et tout lui apprendre, la gagne, la hargne, la gnaque mais aussi et surtout le bien jouer aux boules...D'ailleurs ils sont pour toujours indissociables et en parlant d'eux on dit toujours "les frères Maraval" alors que le talentueux Fred Lauvaux leur fait la plupart du temps le tireur. Quelle équipe ceux là, des jeunes qui vont tout bousculer sur leur passage et remporter quasiment tous les concours du Gard et beaucoup de titres...Intraitables, jamais battus, accrocheurs en diable, franchement pour les tordre il fallait guère en jeter...Drivé merveilleusement par Thierry le grand frère qui est un disciple des anciens Saint Gillois, Roussel, Angosto, Honoré, Lichenstein ou encore Bocassini, cette équipe se découvre peu, pratique un jeu d'appoint de rongeurs et frappe les bonnes boules...Du grand art...
Ainsi Cyril est champion de Ligue à 19 ans en 1992 avec son frère et Fred Lauvaux avant d'être champion du Gard doublette en 1996 à Aimargues. Plus tard il sera encore une fois Champion du Gard mais en triplette cette fois avec Fred Lauvaux et Frank Orsoni au Grau du Roi en 2004. Cette belle équipe où "le coach" Orsoni comme il l'appelle mène la partie fera aussi la demie finale au France à Puget sur Argens en 2002 s'inclinant de justesse face aux futurs champions les frères Stievenart et Benmostefa.
Cyril a réussi une belle carrière et son palmarès parle pour elle, c'était un gagneur qui parfois pouvait sembler ombrageux ou colérique mais qui en fait ne cessait de s'encourager lui-même. Il parlait avec ses mots, ses expressions, c'était sa personnalité.
Je me souviens avec émotion de ces concours à Pétanque du vendredi soir au café du pont à Gallician au début des années 90. Je passais le prendre à Saint Gilles avec ma Citroen Visa et on s'amusait bien, on rigolait toujours, gagnants ou perdants cela n'avait pas d'importance...
Alors voilà sur cette route qui surplombe les étangs, entre les vignes et la mer, sa vie s'en est allée comme un boule bien envoyée qui aurait mal frappé..."Putain...ça fait c..." a t'on envie d'hurler comme un cri de douleur, comme un hommage aussi...
Au revoir Cyril, "Tchao Frangin !"
Une pensée pour son épouse, ses enfants, sa maman Marie, ses frères Thierry et Mika, sa soeur et tous ses amis.
Un grand MERCI à Fred Lauvaux pour les photos, le fanion 2004 qu'il voulait vraiment voir figurer dans cet article et tout simplement pour l'émotion partagée