Informations aux licenciés
A méditer!
Christophe.
Vouloir aborder cette question dans sa globalité est un objectif bien délicat. Mon but est ici d’examiner les conditions et les comportements qui peuvent y conduire. Dans toutes les formes de compétition il y a un vainqueur et un perdant. Il est donc nécessaire d’apprendre à accepter les défaites, puis d’en analyser les causes pour éviter de retomber dans les mêmes écueils.
Il est intéressant d'y réfléchir dans le cadre de la pétanque de compétition. L’une des spécificités de notre sport est que tant que l’on accumule les victoires dans un concours tout est pour le mieux. Cependant, dés que l’on perd à un certain stade de la compétition, on a un sentiment d’échec. C’est une impression que je ressens personnellement avec beaucoup d’acuité. Il faut ainsi apprendre à relativiser les choses et garder précieusement en mémoire les éléments positifs.
Commençons par relever les facteurs qui peuvent expliquer la défaite.
On peut en citer quelques uns :
- La différence de niveau entre les deux formations
- La crainte de l'adversaire
- Le manque de solidarité entre joueurs
- La mésentente entre coéquipiers
- L’insuffisance de rendement
- Les choix tactiques
- Le manque de réussite
Abordons ensemble quelques-unes de ces raisons.
1°: La différence de niveau
A ce sujet, beaucoup de pratiquants ne tolèrent pas qu’on leur dise :
« Eh bien oui, ce gars là, il est meilleur que toi » ou
« Cette équipe est plus solide que la tienne »
Or, il en est de même dans toutes les activités humaines. La hiérarchie existe. Commencer par la reconnaitre n'est pas un aveu de faiblesse. Au contraire cette lucidité permet d'aborder ces rencontres dans de bonnes conditions.
Ce faisant, on ne peut refaire le joueur de boules.
Vous entendrez souvent des réflexions du type:
« Mais on a bien six boules comme eux !!! »
« Pourquoi les craindrait-on ? »
« Nous aussi, on est capable d'en frapper six » et patati et patalère...
A cela je leur rétorque :
« C’est vrai on a bien deux bras et une paire d’yeux ».
« Ce faisant, nous n'avons peut-être pas les mêmes qualités techniques, la même régularité, le même degré d’expérience du jeu et le même capital confiance que les victoires et les titres accumulés leur ont procuré ».
Quand j'entends ces affirmations péremptoires, j'ai envie de les moquer.
Ce manque de réalisme et d'objectivité sur leurs possibilités est l’une des caractéristiques des joueurs de boules.
(Relire à ce sujet, la publication : « Objectivité et illusion »)
N'est-ce pas une façon de masquer sa peur que de ne pas prendre en compte la réalité des forces en présence ?
Un peu de lucidité ne fait pas de mal !
Cela peut éviter d’encaisser une « Fanny » en quatre mènes. C'est un peu comme si je prétendais affronter l'excellent Roger Federer, du seul fait que la nature m’a doté d’un bras et que je possède une raquette de tennis et quelques balles.
2°) La crainte de l'adversaire
Il me semble que si l'on reconnait la valeur de l’adversaire, on se donne alors au moins la chance de le combattre avec efficacité.
Attention, cela ne veut pas dire qu’il vous faut placer l’adversaire sur un piédestal. Vous n'auriez dans ce cas, aucune chance de le battre. Combien de compétiteurs ai-je pu voir regarder jouer leurs adversaires et perdre toute concentration au moment de jouer leurs propres boules.
D'autres, pour combattre leur anxiété, ne cessent de parler avec leurs opposants. Ils ne prennent pas conscience que cette attitude est fortement préjudiciable à la cohésion de l'équipe. Si elle perdure, elle aura un fort retentissement sur la prestation des autres coéquipiers.
Un ancien avait pour habitude de me dire:
« Attention petit, le pire de tes ennemis est parfois dans ton camp »
Qu'il avait raison !
J'ai sans doute eu comme vous, l'occasion de vivre cette expérience à plusieurs reprises. Ce comportement génère de l'agacement et des tensions désagréables qui mènent tout droit à la défaite.
Ce qui me semble profondément frustrant dans la défaite, c'est d'avoir parfois eu le sentiment de rendre les armes sans combattre, comme si elle était inéluctable.
Et pour couronner le tout, d’entendre l’un des mes partenaires me dire :
« De toutes façons, ils étaient plus forts que nous »
Et moi de penser que : « Si on lui avait mis des cymbales entre les cuisses, il aurait fait un orchestre à lui tout seul ! »
3°) La solidarité entre les joueurs
Il en est ainsi du manque de soutien entre les coéquipiers.
Il arrive souvent que dans une triplette, l'un des protagonistes ne soit pas au mieux de sa forme et ne parvienne à s'exprimer à sa valeur. Des réflexions désagréables, des réactions d'agacement ne feront qu’aggraver sa difficulté à jouer. La bonne attitude est de l'encourager et de trouver les paroles qui pourront le stimuler tout en finesse sans lui rajouter de pression supplémentaire. Je veux nettement insister sur ce point. En effet, chez une majorité de pratiquants, on peut lire sur leur visage l'expression de leur contrariété. Si on ne peut se contrôler, alors il vaut mieux s'exprimer. Le non-dit est sans doute la pire des attitudes. A chacun de trouver sa façon de réagir, sans cela, il vous sera difficile de devenir un grand joueur.
En vous écrivant ces quelques lignes, je pense à l'un de mes compagnons de jeu, qui, dès qu'il ne se sent pas bien, se tourne vers les adversaires pour leur exprimer ses déconvenues.
« T'as bien vu, j'étais droit comme un I et elle a rebondi! »
« Ma boule n'a pas fusé, sinon c'était un carreau »
« Eh t’as-vu l'autre, il tire comme moi et il les ramasse toutes »
« Je suis maudit »
« Bon sang, comment se fait-il que je suis court, je l'ai pourtant jetée, au même endroit que toi ! »
« Je l'ai montée à la perfection et t'as-vu où elle est allée ! »
« Je n'ai jamais de chance »…
Cette attitude ne fait que renforcer les adversaires, qui s'amusent de la situation. Ils se régalent de ces joueurs anxieux et en « rajoutent volontiers une couche » pour mieux les manipuler. Ils réussissent ainsi à les déstabiliser complètement et à les faire sombrer.
3°) La mésentente entre coéquipiers
Elle est fréquente et peut avoir plusieurs origines.
- Elle peut provenir des désaccords concernant la tactique de jeu.
- Elle peut aussi trouver son origine dans le comportement d'un joueur, qui pensant impressionner l'adversaire, veut surjouer et se prend systématiquement les pieds dans le tapis en échouant tout ce qu'il tente.
- Elle peut résulter d'un joueur, qui, ne parvenant pas à gérer son stress, saoule ses coéquipiers de paroles. Il casse ainsi la dynamique du jeu et donne le tournis à tout le monde.
Pour autant, il ne faut pas jouer dans la précipitation, mais tout excès dans un sens ou dans l'autre peut-être nuisible. Chaque joueur a un rythme de jeu que l'on doit respecter.
Voilà de quoi aiguiser votre réflexion au sujet de la défaite, pour optimiser vos chances de victoires dans les prochaines rencontres. L’analyse des défaites permet de progresser tout au long de sa pratique.
J'espère que vous aurez du plaisir à lire ce nouvel article.
RETROUVEZ LA PATTE ET LA GOUAILLE DE L’AUTEUR DANS L’OUVRAGE :
« PETANQUE, QUAND TU NOUS TIENS ! »
Merci à tous pour votre fidélité.
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