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CHRISTOPHE VAUDREL
Le Grand Prix 2011 de l'USCES
Vendredi 16 Septembre 2011
1ERE PARTICIPATION POUR MICHEL LOY AU GRAND PRIX DE L'ETANG-SALE
Michel Loy : l'équipe de France me fait toujours rêver
Le récent champion d'Europe, après quelques saisons en demi-teinte, est à nouveau de retour au sommet. A quarante-cinq ans (il fête son anniversaire aujourd'hui), le légendaire et spectaculaire joueur francilien a toujours faim de victoires et de grandes joutes internationales. Et continue, sélection après sélection, a dire son amour pour l'équipe de France et sa fierté d'en porter le maillot.]cb
Tu viens de remporter le championnat d'Europe par équipes à Göteborg avec trois joueurs dont c'était la première sélection en équipe nationale senior. Un mot sur ces trois joueurs et sur la façon dont s'est déroulé ce championnat ?
Il y a beaucoup d'habitudes entre Dylan (Rocher) et Kevin (Malbec), qui ont évolué ensemble sous les couleurs françaises en Espoirs. Dylan a aussi fait pas mal de nationaux avec Jean-Michel (Puccinelli). J'ai senti beaucoup de plaisir chez eux, beaucoup d'impatience aussi. Dès notre arrivée ils ont voulu découvrir les terrains : c'était facile, car le championnat se déroulait au sous-sol du complexe hôtelier ou nous étions installés. Nous avons été rassurés par le profil de ces jeux : il fallait envoyer, tirer dans la boule, techniquement c'était des jeux pour nous. Les jeunes avaient beaucoup d'envie, ils étaient impatients d'en découdre.
Dès le début, ça a déroulé. C'est important de ne pas trop souffrir dans les parties de poules, et ça s'est bien passé, même contre Monaco qui n'était pas un tirage facile.
Ensuite, on a fait rentrer Jean-Michel au tir pour laisser reposer Dylan. Kevin est resté au milieu. Lui, je le connais depuis longtemps : il avait gagné le Trophée des Villes avec Didier (Choupay), Poiret et moi en 2005, et j'avais vu que c'était déjà un solide gaillard. Cet été, je l'ai encouragé à se lâcher, à envoyer la boule. Après le championnat d'Europe, je lui ai dit « Tu m'as régalé ».
En finale, on a vu du grand Loy au point. Tu as ouvert les cinq premières mènes, face à un Eric Motté débordé. C'était la clé de cette partie, ces grosses entames de mène au point ?
Oui. Contre l'Italie en demi-finale, j'ai fait plusieurs crochets au point et on s'est retrouvés en danger. Il fallait bien commencer cette finale, contre des joueurs que nous connaissons bien, avec qui nous partageons beaucoup de respect mutuel.
Mais notre meilleure partie, je pense que nous l'avons faite en quart contre les Belges.
A quarante-cinq ans et après trois titres mondiaux, comment est-ce que tu vis ce titre de champion d'Europe ? Pour toi, c'est la cerise sur le gâteau ou bien l'espoir d'un ticket pour un nouveau championnat du monde ?
Ça pourrait être une belle fin, effectivement. Mais tant que la France me fait confiance, je suis partant. On me dit : « Tu fais pointeur devant Lacroix à Marseille », je m'entraîne six mois, je perds cinq kilos, je n'hésite pas une minute. J'aime trop cette équipe, les sensations qu'elle procure, les sentiments de crainte et de respect qu'on perçoit chez les équipes étrangères. Tu sais, ça n'a rien à voir avec les nationaux : dans un championnat du monde, le niveau est peut-être moins haut, mais la pression est énorme, l'ambiance extraordinaire.
Mais bon, quand j'ai commencé en 1992, il y avait neuf joueurs sélectionnés. Là, il y en aura quatre. Et puis le premier à rentrer, ce sera Dylan.
De toute façon, Jean-Yves (Peronnet, le DTN) appuie toutes ses décisions sur ses stats. Quand on n'est pas contents, il nous sort nos résultats, nos moyennes. Ça aide à accepter pas mal de choses.
Une autre grande victoire, c'était vendredi en finale des Masters de pétanque, avec tes partenaires du Championnat d'Europe, Malbec, Puccinelli et Rocher. Une victoire qu'il a fallu aller chercher, dans une partie où vous étiez menés 0 à 10. Comment on remonte une partie pareille ?
C'est une équipe (Sarrio, Fournié, Robineau, Gasparini) qui nous réussit bien, on les avait déjà battus à Leucate en juillet en étant menés 11-0. J'ai mal enquillé la partie en ne préparant pas les mènes devant : du coup l'équipe battait de l'aile, on a fait rentrer Kevin qui a été très bon, et ça s'est renversé. Cette victoire, je crois qu'on la doit surtout à notre cohésion, et aussi aux bons résultats engrangés ce derniers temps : ils nous ont donné ce qu'on appelle la réussite du champion, le petit truc en plus pour gagner cette partie.
On vous a senti fous de joie lorsque Dylan a mis le treizième. Je me trompe?
Non, c'était une super sensation. A Göteborg, on n'avait pas eu ça, la finale avait été trop à sens unique, il n'y avait pas eu d'explosion de joie. Là, après cette longue remontée, c'était génial.
Tu as commencé à jouer très jeune à la pétanque. Comment ça s'est passé, tu y es venu comment ?
C'est mon grand-père qui a donné le virus à mon père. J'ai commencé à dix-douze ans, mais je jouais aussi au foot, au tennis, je faisais du judo.J'ai pris ma première licence à seize ans, j'ai fini la saison premier du club, on a trouvé que je n'étais pas maladroit. Dans les autres sports, je me débrouillais : j'étais 15/3 au tennis, ceinture marron au judo, au foot j'étais bon mais j'avais des problèmes physiques. Finalement, j'ai choisi le sport où j'étais le moins mauvais.
Et là, c'est allé assez vite...
Oui, j'ai été champion départemental tête-à-tête à dix-sept ans, pour ma première année senior, et j'ai perdu en quart de finale du France. Ensuite, pas mal de nationaux, et un premier titre national en 1990, avec Thierry Lesage. En 1991, c'était le début du Trophée Canal+ : nous avons été sélectionnés tous les deux en compagnie de Pascal Châtelain et nous sommes arrivés en finale. Et en 92, ça été le premier championnat du monde avec Morillon et Le Dantec.
Ensuite, tu as tout gagné. Trois titres mondiaux, huit finales de championnat de France, Millau, l'Europétanque, le Trophée des Villes, les Masters, la Coupe de France et la Coupe d'Europe des clubs... Pourtant, il y a un concours où on t'a très peu vu : tu as fait un quart de finale de la Marseillaise il y a longtemps, et puis plus de Loy à Marseille. Il y a une raison à cela ?
J'ai fait la Marseillaise en 87 avec Coral et Martin, et nous avons perdu en quart, en effet. Je l'ai refaite en 88 avec Dédé Gally, nous avons perdu en huitièmes. J'ai à nouveau perdu en huitièmes en 91 contre les vainqueurs Panero, Pisapia et Moraldo. C'étaient des années où j'étais étudiant, où je pouvais facilement me libérer.
Ensuite, j'ai toujours pris mes vacances en août. J'ai une entreprise qui emploie onze personnes, et je préfère rester au boulot en juillet que partir une semaine à Marseille.
C'est vrai aussi que je n'ai pas toujours une grosse envie d'aller la faire. Je fais le pointeur ou le milieu maintenant et ce ne sont pas des terrains qui m'avantagent. Mais c'est un concours très médiatisé, excitant et je la referai, c'est sûr.
Tu as été longtemps associé au Star Master's de Barbizon, dont tu as été un des joueurs emblématiques. Tes années au sein de ce club, ce sont des bons souvenirs, je suppose. Quels sont ceux qui restent aujourd'hui ?
Le Star Master's est un club basé sur l'amitié, les rapports humains, et avec Didier (Choupay), on a toujours privilégié ça. Il y avait une ambiance formidable, un groupe de supporters qui nous suivait partout.
Et puis un jour, j'ai eu l'impression d'avoir fait le tour. Avec Didier, on avait tout gagné, on n'avait que des bons souvenirs. J'ai eu besoin de me remettre en cause, de prendre un peu d'air, de sortir de l'Ile-de-France. J'ai trouvé à nouveau ma bonne étoile sur mon chemin, l'opportunité d'aller à Avrillé, dans un département cool et sain s'est présentée, je l'ai saisie.
Michel Loy au point, c'est quatre-vingt dix-neuf fois sur cent l'envoi accroupi, très près du bouchon. Pourquoi avoir privilégié ce coup, très difficile et peu courant ?
Je crois que ça me vient de mon père. Chez les Loy, on est des envoyeurs. Par contre, quand je m'entraîne dans mon jardin, j'envoie debout. Mais en compétition, je n'ai pas la même confiance debout qu'accroupi. En fait, c'est un geste naturel pour moi.
En 95-96, quand je marchais bien en tête-à-tête, j'aimais plus le point que le tir et je me sentais très sûr en jouant comme ça. Avec Eric Sirot et Didier Choupay, c'était la même chose : on s'appuyait beaucoup sur le point et on envoyait au bouchon.
Mais c'est un coup où le travail des jambes est prépondérant. J'ai un appareil chez moi qui me permet de les garder en forme. Il faut aussi de bons abdos : là, il faut que je les travaille un peu. Je vais m'y mettre avec Kevin (Malbec).
Tu es aussi de ceux, avec Philippe Quintais et Didier Choupay, qui ont développé le recours systématique au tir au bouchon lorsque la mène est défavorable. Tu as conscience du fait que vous avez changé considérablement, avec cette option, le déroulement de la partie de pétanque ?
Oui, c'est sûr. On l'a même parfois un peu trop utilisée, mais c'est vrai que c'est un coup qui procure souvent un ascendant psychologique, et qui peut changer le fil d'une partie. Je me rappelle par exemple d'une partie contre Le Boursicaud à Châteauroux, en Coupe de France des clubs, où nous sommes menés 6/0, où je frappe un bouchon et que nous gagnons 13/10. Et nous avons gagné la finale ensuite.
Évidemment, ce peut être à double tranchant, mais c'est quand même un super-geste.
On attendait beaucoup de la partie que tu formes avec Damien Hureau et Julien Lamour, et on est un peu déçus par le fait qu'elle ne parvienne pas à faire un bon résultat dans un championnat de France. Comment analyses-tu ce manque d'efficacité ? Est-ce qu'elle sera reconduite en 2012 ?
Oui, oui, on la reconduit. C'est vrai qu'au championnat de France, on ne fait pas ce qu'il faut faire.
Dans cette équipe, je fais le pointeur. C'est un peu bizarre pour moi : quand on a fait tireur, puis milieu pendant des années, on a l'impression d'être en vacances à ce poste, même si on sait l'importance du pointeur.
Maintenant, si je fais milieu, le problème est le même. Julien Lamour n'est pas un vrai pointeur de tête, et s'il faisait ça toute une saison, je pense que ça ne l'amuserait pas.
On a un problème de place, c'est vrai. On verra : de toute façon, cette équipe a le potentiel, elle le prouve dans les nationaux, où elle peut faire un vrai jeu d'attaque. On s'est qualifiés tous les ans jusque là, et j'ai toujours envie de montrer qu'on est là.
Tu as connu la pétanque d'avant, et tu es toujours l'un des grands joueurs de la pétanque d'aujourd'hui. Qu'est-ce que tu souhaites à ce jeu pour demain ?
Peut-être une ambiance plus sereine au sein de l'élite. Le désir d'être dans le groupe France crée des frustrations, tout le monde veut en être. Ça fait naître des rivalités et une ambiance parfois un peu tendue, il y parfois un peu de manque de respect entre adversaires qui se trouvent parfois être d'anciens partenaires.
L'équipe de France est un tout petit cercle, alors qu'il y a des tonnes de joueurs qui pensent pouvoir y accéder. Ce qui est important, c'est la solidarité : si on y rentre, il faut pouvoir être épaulé, parce qu'au début, on n'est jamais très bon. Il y a des exceptions, comme Henri Lacroix, dont j'ai suivi le premier championnat du monde où il jouait avec mon ami Eric Sirot. Je me rappelle m'être dit : « Celui-là, pour arriver et jouer comme ça avec Quintais et Suchaud, il est couillu! ». Mais on doit aider les nouveaux.
Sinon, je trouve que grâce à la télé, la pétanque a pas mal progressé. La mise en place de structures en faveur des jeunes fait aussi avancer le schmilblick.
En tous cas, je crois qu'il faut la prendre comme un jeu, comme un sport. Il y a de moins en moins d'argent, la buvette est de plus en plus chère : il n'y a aucune raison de vouloir en faire un business.
Par contre, j'y ai fait des rencontres formidables, j'y ai rencontré un vrai brassage social, beaucoup de convivialité : c'est dans ce sens-là qu'il faut la faire évoluer.
Le récent champion d'Europe, après quelques saisons en demi-teinte, est à nouveau de retour au sommet. A quarante-cinq ans (il fête son anniversaire aujourd'hui), le légendaire et spectaculaire joueur francilien a toujours faim de victoires et de grandes joutes internationales. Et continue, sélection après sélection, a dire son amour pour l'équipe de France et sa fierté d'en porter le maillot.]cb
Tu viens de remporter le championnat d'Europe par équipes à Göteborg avec trois joueurs dont c'était la première sélection en équipe nationale senior. Un mot sur ces trois joueurs et sur la façon dont s'est déroulé ce championnat ?
Il y a beaucoup d'habitudes entre Dylan (Rocher) et Kevin (Malbec), qui ont évolué ensemble sous les couleurs françaises en Espoirs. Dylan a aussi fait pas mal de nationaux avec Jean-Michel (Puccinelli). J'ai senti beaucoup de plaisir chez eux, beaucoup d'impatience aussi. Dès notre arrivée ils ont voulu découvrir les terrains : c'était facile, car le championnat se déroulait au sous-sol du complexe hôtelier ou nous étions installés. Nous avons été rassurés par le profil de ces jeux : il fallait envoyer, tirer dans la boule, techniquement c'était des jeux pour nous. Les jeunes avaient beaucoup d'envie, ils étaient impatients d'en découdre.
Dès le début, ça a déroulé. C'est important de ne pas trop souffrir dans les parties de poules, et ça s'est bien passé, même contre Monaco qui n'était pas un tirage facile.
Ensuite, on a fait rentrer Jean-Michel au tir pour laisser reposer Dylan. Kevin est resté au milieu. Lui, je le connais depuis longtemps : il avait gagné le Trophée des Villes avec Didier (Choupay), Poiret et moi en 2005, et j'avais vu que c'était déjà un solide gaillard. Cet été, je l'ai encouragé à se lâcher, à envoyer la boule. Après le championnat d'Europe, je lui ai dit « Tu m'as régalé ».
En finale, on a vu du grand Loy au point. Tu as ouvert les cinq premières mènes, face à un Eric Motté débordé. C'était la clé de cette partie, ces grosses entames de mène au point ?
Oui. Contre l'Italie en demi-finale, j'ai fait plusieurs crochets au point et on s'est retrouvés en danger. Il fallait bien commencer cette finale, contre des joueurs que nous connaissons bien, avec qui nous partageons beaucoup de respect mutuel.
Mais notre meilleure partie, je pense que nous l'avons faite en quart contre les Belges.
A quarante-cinq ans et après trois titres mondiaux, comment est-ce que tu vis ce titre de champion d'Europe ? Pour toi, c'est la cerise sur le gâteau ou bien l'espoir d'un ticket pour un nouveau championnat du monde ?
Ça pourrait être une belle fin, effectivement. Mais tant que la France me fait confiance, je suis partant. On me dit : « Tu fais pointeur devant Lacroix à Marseille », je m'entraîne six mois, je perds cinq kilos, je n'hésite pas une minute. J'aime trop cette équipe, les sensations qu'elle procure, les sentiments de crainte et de respect qu'on perçoit chez les équipes étrangères. Tu sais, ça n'a rien à voir avec les nationaux : dans un championnat du monde, le niveau est peut-être moins haut, mais la pression est énorme, l'ambiance extraordinaire.
Mais bon, quand j'ai commencé en 1992, il y avait neuf joueurs sélectionnés. Là, il y en aura quatre. Et puis le premier à rentrer, ce sera Dylan.
De toute façon, Jean-Yves (Peronnet, le DTN) appuie toutes ses décisions sur ses stats. Quand on n'est pas contents, il nous sort nos résultats, nos moyennes. Ça aide à accepter pas mal de choses.
Une autre grande victoire, c'était vendredi en finale des Masters de pétanque, avec tes partenaires du Championnat d'Europe, Malbec, Puccinelli et Rocher. Une victoire qu'il a fallu aller chercher, dans une partie où vous étiez menés 0 à 10. Comment on remonte une partie pareille ?
C'est une équipe (Sarrio, Fournié, Robineau, Gasparini) qui nous réussit bien, on les avait déjà battus à Leucate en juillet en étant menés 11-0. J'ai mal enquillé la partie en ne préparant pas les mènes devant : du coup l'équipe battait de l'aile, on a fait rentrer Kevin qui a été très bon, et ça s'est renversé. Cette victoire, je crois qu'on la doit surtout à notre cohésion, et aussi aux bons résultats engrangés ce derniers temps : ils nous ont donné ce qu'on appelle la réussite du champion, le petit truc en plus pour gagner cette partie.
On vous a senti fous de joie lorsque Dylan a mis le treizième. Je me trompe?
Non, c'était une super sensation. A Göteborg, on n'avait pas eu ça, la finale avait été trop à sens unique, il n'y avait pas eu d'explosion de joie. Là, après cette longue remontée, c'était génial.
Tu as commencé à jouer très jeune à la pétanque. Comment ça s'est passé, tu y es venu comment ?
C'est mon grand-père qui a donné le virus à mon père. J'ai commencé à dix-douze ans, mais je jouais aussi au foot, au tennis, je faisais du judo.J'ai pris ma première licence à seize ans, j'ai fini la saison premier du club, on a trouvé que je n'étais pas maladroit. Dans les autres sports, je me débrouillais : j'étais 15/3 au tennis, ceinture marron au judo, au foot j'étais bon mais j'avais des problèmes physiques. Finalement, j'ai choisi le sport où j'étais le moins mauvais.
Et là, c'est allé assez vite...
Oui, j'ai été champion départemental tête-à-tête à dix-sept ans, pour ma première année senior, et j'ai perdu en quart de finale du France. Ensuite, pas mal de nationaux, et un premier titre national en 1990, avec Thierry Lesage. En 1991, c'était le début du Trophée Canal+ : nous avons été sélectionnés tous les deux en compagnie de Pascal Châtelain et nous sommes arrivés en finale. Et en 92, ça été le premier championnat du monde avec Morillon et Le Dantec.
Ensuite, tu as tout gagné. Trois titres mondiaux, huit finales de championnat de France, Millau, l'Europétanque, le Trophée des Villes, les Masters, la Coupe de France et la Coupe d'Europe des clubs... Pourtant, il y a un concours où on t'a très peu vu : tu as fait un quart de finale de la Marseillaise il y a longtemps, et puis plus de Loy à Marseille. Il y a une raison à cela ?
J'ai fait la Marseillaise en 87 avec Coral et Martin, et nous avons perdu en quart, en effet. Je l'ai refaite en 88 avec Dédé Gally, nous avons perdu en huitièmes. J'ai à nouveau perdu en huitièmes en 91 contre les vainqueurs Panero, Pisapia et Moraldo. C'étaient des années où j'étais étudiant, où je pouvais facilement me libérer.
Ensuite, j'ai toujours pris mes vacances en août. J'ai une entreprise qui emploie onze personnes, et je préfère rester au boulot en juillet que partir une semaine à Marseille.
C'est vrai aussi que je n'ai pas toujours une grosse envie d'aller la faire. Je fais le pointeur ou le milieu maintenant et ce ne sont pas des terrains qui m'avantagent. Mais c'est un concours très médiatisé, excitant et je la referai, c'est sûr.
Tu as été longtemps associé au Star Master's de Barbizon, dont tu as été un des joueurs emblématiques. Tes années au sein de ce club, ce sont des bons souvenirs, je suppose. Quels sont ceux qui restent aujourd'hui ?
Le Star Master's est un club basé sur l'amitié, les rapports humains, et avec Didier (Choupay), on a toujours privilégié ça. Il y avait une ambiance formidable, un groupe de supporters qui nous suivait partout.
Et puis un jour, j'ai eu l'impression d'avoir fait le tour. Avec Didier, on avait tout gagné, on n'avait que des bons souvenirs. J'ai eu besoin de me remettre en cause, de prendre un peu d'air, de sortir de l'Ile-de-France. J'ai trouvé à nouveau ma bonne étoile sur mon chemin, l'opportunité d'aller à Avrillé, dans un département cool et sain s'est présentée, je l'ai saisie.
Michel Loy au point, c'est quatre-vingt dix-neuf fois sur cent l'envoi accroupi, très près du bouchon. Pourquoi avoir privilégié ce coup, très difficile et peu courant ?
Je crois que ça me vient de mon père. Chez les Loy, on est des envoyeurs. Par contre, quand je m'entraîne dans mon jardin, j'envoie debout. Mais en compétition, je n'ai pas la même confiance debout qu'accroupi. En fait, c'est un geste naturel pour moi.
En 95-96, quand je marchais bien en tête-à-tête, j'aimais plus le point que le tir et je me sentais très sûr en jouant comme ça. Avec Eric Sirot et Didier Choupay, c'était la même chose : on s'appuyait beaucoup sur le point et on envoyait au bouchon.
Mais c'est un coup où le travail des jambes est prépondérant. J'ai un appareil chez moi qui me permet de les garder en forme. Il faut aussi de bons abdos : là, il faut que je les travaille un peu. Je vais m'y mettre avec Kevin (Malbec).
Tu es aussi de ceux, avec Philippe Quintais et Didier Choupay, qui ont développé le recours systématique au tir au bouchon lorsque la mène est défavorable. Tu as conscience du fait que vous avez changé considérablement, avec cette option, le déroulement de la partie de pétanque ?
Oui, c'est sûr. On l'a même parfois un peu trop utilisée, mais c'est vrai que c'est un coup qui procure souvent un ascendant psychologique, et qui peut changer le fil d'une partie. Je me rappelle par exemple d'une partie contre Le Boursicaud à Châteauroux, en Coupe de France des clubs, où nous sommes menés 6/0, où je frappe un bouchon et que nous gagnons 13/10. Et nous avons gagné la finale ensuite.
Évidemment, ce peut être à double tranchant, mais c'est quand même un super-geste.
On attendait beaucoup de la partie que tu formes avec Damien Hureau et Julien Lamour, et on est un peu déçus par le fait qu'elle ne parvienne pas à faire un bon résultat dans un championnat de France. Comment analyses-tu ce manque d'efficacité ? Est-ce qu'elle sera reconduite en 2012 ?
Oui, oui, on la reconduit. C'est vrai qu'au championnat de France, on ne fait pas ce qu'il faut faire.
Dans cette équipe, je fais le pointeur. C'est un peu bizarre pour moi : quand on a fait tireur, puis milieu pendant des années, on a l'impression d'être en vacances à ce poste, même si on sait l'importance du pointeur.
Maintenant, si je fais milieu, le problème est le même. Julien Lamour n'est pas un vrai pointeur de tête, et s'il faisait ça toute une saison, je pense que ça ne l'amuserait pas.
On a un problème de place, c'est vrai. On verra : de toute façon, cette équipe a le potentiel, elle le prouve dans les nationaux, où elle peut faire un vrai jeu d'attaque. On s'est qualifiés tous les ans jusque là, et j'ai toujours envie de montrer qu'on est là.
Tu as connu la pétanque d'avant, et tu es toujours l'un des grands joueurs de la pétanque d'aujourd'hui. Qu'est-ce que tu souhaites à ce jeu pour demain ?
Peut-être une ambiance plus sereine au sein de l'élite. Le désir d'être dans le groupe France crée des frustrations, tout le monde veut en être. Ça fait naître des rivalités et une ambiance parfois un peu tendue, il y parfois un peu de manque de respect entre adversaires qui se trouvent parfois être d'anciens partenaires.
L'équipe de France est un tout petit cercle, alors qu'il y a des tonnes de joueurs qui pensent pouvoir y accéder. Ce qui est important, c'est la solidarité : si on y rentre, il faut pouvoir être épaulé, parce qu'au début, on n'est jamais très bon. Il y a des exceptions, comme Henri Lacroix, dont j'ai suivi le premier championnat du monde où il jouait avec mon ami Eric Sirot. Je me rappelle m'être dit : « Celui-là, pour arriver et jouer comme ça avec Quintais et Suchaud, il est couillu! ». Mais on doit aider les nouveaux.
Sinon, je trouve que grâce à la télé, la pétanque a pas mal progressé. La mise en place de structures en faveur des jeunes fait aussi avancer le schmilblick.
En tous cas, je crois qu'il faut la prendre comme un jeu, comme un sport. Il y a de moins en moins d'argent, la buvette est de plus en plus chère : il n'y a aucune raison de vouloir en faire un business.
Par contre, j'y ai fait des rencontres formidables, j'y ai rencontré un vrai brassage social, beaucoup de convivialité : c'est dans ce sens-là qu'il faut la faire évoluer.
CHRISTOPHE VAUDREL
Rédigé par CHRISTOPHE VAUDREL le Vendredi 16 Septembre 2011 à 06:24
CHRISTOPHE VAUDREL
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