Dialogue de la scène de la partie de boules sur le tramway du film Fanny de Marcel Pagnol.
Le tramway klaxonne.
César : Ohhh! Eh, une minute, quoi, je mesure !
Un passager à l‘accent pointu : Qu’est-ce que c’est que cette plaisanterie ?
Escartefigue : Pardon ! C’est pas une plaisanterie: c’est une partie de boules !
César (en mesurant) : Aie, aie, aie! Mon pauvre Panisse… (A Escartefigue) Il est à moi !
Escartefigue : Alors, je tire !
Le passager à l‘accent pointu : C’est que je suis pressé, moi!
Le chauffeur du ferry-boat : Silence! Vous voyez pas que vous risquez de troubler le tireur ?
Escartefigue tire et frappe.
César : Oh, qué cocu, mon ami !
Mr Brun (à Escartefigue) : Bravo, capitaine !
Escartefigue : Et à vingt-cinq mètres, encore !
Le chauffeur du ferry-boat : Capitaine, je vous félicite, et je vous respecte !
César : Oui, oui, c’est ça ! Respecte le tricheur, va ! Il a enlevé ma boule parce qu’il a fait quatre pas, en tirant !
Escartefigue : Moi, j’ai fait quatre pas ?
César : Oui, Monsieur, tu as fait quatre pas, oui Monsieur ! Et même cinq, peut-être !
Panisse : Bon, alors, voyons, César ! Mais moi, je te jure que…
César : Et moi, je te jure que je fous le camp ! Eh bé, elle est jolie, votre journée de cabanon : ça commence par une volerie, et ça va finir par un empoisonnement dans une guérite !
Escartefigue : César !
César : Quoi, César ? Je l’ai vue, la bouillabaisse que prépare ta femme, j’en donnerais pas à manger à mon chien ! Et encore, j’ai pas de chien, alors !
Escartefigue : Ohh !
César : Ohh, oh, oh ! La baudroie, c’est du fiellas, et tes rascasses, elles ont pas nagé depuis les derniers Jeux Olympiques!
Escartefigue : Oui ?
César : Oui, Monsieur ! Et puis, je l’ai vue, remplir la marmite avec l’eau potable de ton bassin, y a des têtards gros comme des clous de girofle. Eh bien, qui est-ce qui a quelque chose à répondre ? Où il est le menteur qui va parler ?
Panisse (à Mr Brun qui veut intervenir) : Eh, ne dites rien Monsieur Brun, ça ne sert à rien…
César : Ah, oui, ne dites rien ! (au chauffeur) Donne-moi l’ombrelle !
Le chauffeur : Allez, vaï…
César (furieux) : Donne-moi mon ombrelle, toi !
Il saisit l’ombrelle qui se casse.
César : Couquin de sort, eï rompu l’ombrelle ! Ohhh !
Il saute dans le tramway qui s’en va en finissant de casser le parapluie sur la tête du pauvre chauffeur.
Le tramway klaxonne.
César : Ohhh! Eh, une minute, quoi, je mesure !
Un passager à l‘accent pointu : Qu’est-ce que c’est que cette plaisanterie ?
Escartefigue : Pardon ! C’est pas une plaisanterie: c’est une partie de boules !
César (en mesurant) : Aie, aie, aie! Mon pauvre Panisse… (A Escartefigue) Il est à moi !
Escartefigue : Alors, je tire !
Le passager à l‘accent pointu : C’est que je suis pressé, moi!
Le chauffeur du ferry-boat : Silence! Vous voyez pas que vous risquez de troubler le tireur ?
Escartefigue tire et frappe.
César : Oh, qué cocu, mon ami !
Mr Brun (à Escartefigue) : Bravo, capitaine !
Escartefigue : Et à vingt-cinq mètres, encore !
Le chauffeur du ferry-boat : Capitaine, je vous félicite, et je vous respecte !
César : Oui, oui, c’est ça ! Respecte le tricheur, va ! Il a enlevé ma boule parce qu’il a fait quatre pas, en tirant !
Escartefigue : Moi, j’ai fait quatre pas ?
César : Oui, Monsieur, tu as fait quatre pas, oui Monsieur ! Et même cinq, peut-être !
Panisse : Bon, alors, voyons, César ! Mais moi, je te jure que…
César : Et moi, je te jure que je fous le camp ! Eh bé, elle est jolie, votre journée de cabanon : ça commence par une volerie, et ça va finir par un empoisonnement dans une guérite !
Escartefigue : César !
César : Quoi, César ? Je l’ai vue, la bouillabaisse que prépare ta femme, j’en donnerais pas à manger à mon chien ! Et encore, j’ai pas de chien, alors !
Escartefigue : Ohh !
César : Ohh, oh, oh ! La baudroie, c’est du fiellas, et tes rascasses, elles ont pas nagé depuis les derniers Jeux Olympiques!
Escartefigue : Oui ?
César : Oui, Monsieur ! Et puis, je l’ai vue, remplir la marmite avec l’eau potable de ton bassin, y a des têtards gros comme des clous de girofle. Eh bien, qui est-ce qui a quelque chose à répondre ? Où il est le menteur qui va parler ?
Panisse (à Mr Brun qui veut intervenir) : Eh, ne dites rien Monsieur Brun, ça ne sert à rien…
César : Ah, oui, ne dites rien ! (au chauffeur) Donne-moi l’ombrelle !
Le chauffeur : Allez, vaï…
César (furieux) : Donne-moi mon ombrelle, toi !
Il saisit l’ombrelle qui se casse.
César : Couquin de sort, eï rompu l’ombrelle ! Ohhh !
Il saute dans le tramway qui s’en va en finissant de casser le parapluie sur la tête du pauvre chauffeur.