Tout vient à point à qui sait attendre
pétanque
Parfois, il s'agit d'une baisse de forme passagère ou d'un manque d'expérience. Il arrive aussi que la malchance s'en mêle. Au fil des ans, ce manque de reconnaissance sportive (on ne retient que le nom des vainqueurs) peut être mal vécu. Dans tous les cas, les carrières sont construites avec des temps forts et des déceptions que génèrent les compétitions officielles.
Joël Cortina s'inscrit dans cette lignée. On devrait désormais plutôt l'écrire à l'imparfait car cette année il a obtenu, enfin, le titre de champion d'Aveyron triplettes avec les Livinhacois Hervé Grès et Sébastien Caldas. Un sacre qui le fuyait depuis 30 ans.
En effet, Joël a été finaliste du championnat départemental en tête-à-tête, deux fois demi-finaliste et quatre fois quart finaliste.
«Bien souvent, j'ai éliminé des bons joueurs, mais il me manquait toujours quelque chose pour conclure», dit-il.
Une passion partagée
Joël Cortina a débuté la pétanque au début des années 1980 sur la place Decazes avec les Rivera, Sanchez, etc. Puis, il a pris une licence à la Boule 900 du Sailhenc et a jouté avec les footeux de «Fifi» Sammaritano, au bar Le Concorde, avant de rejoindre Livinhac. Le gars du Bassin explique : «J'ai débuté assez tard la pétanque car le football était ma première passion. à la fin des années 1970, je suis parti à Châteauroux, en Ligue 2, un centre de formation réputé à l'époque. Bordeaux a même essayé de m'engager, mais j'ai trouvé la vie des footballeurs professionnels trop contraignante. J'ai préféré rentrer au Bassin, retrouver mes copains et la liberté».En contrepoint de ses parcours inaboutis lors des championnats départementaux de pétanque, Joël a remporté de nombreux concours et est entré dans le carré de plusieurs nationaux. C'est d'ailleurs cette régularité qui lui a permis d'intégrer le gotha de la pétanque aveyronnaise, d'être reconnu par ses pairs, même s'il n'avait pas de couronne officielle. C'est désormais chose faite : il savoure son titre et a une pensée pour le regretté Raphaël Bouygues. «Avec Rapha, Hervé et Sébastien, on jouait depuis 10 ans ensemble. Il faut du temps pour bâtir une équipe compétitive et soudée».
D. Latapie