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PALAVAS PETANQUE INTERNATIONAL FEMININ 2013 PREMIERE MONDIALE

Lundi 5 Août 2013



Sur la route des Championnats du Monde. Après plus de 15 ans d’une extraordinaire carrière jalonnée de 14 titres nationaux, Angélique Papon court toujours après son premier titre mondial par équipe mais semble disposée à régner encore longtemps sur ses semblables. L'International de Palavas les Flots sera sur la route qui la mènera aux prochains Championnats du Monde. Rencontre avec la reine incontestée du circuit féminin...


 

Quelle est votre vision de la pétanque d’aujourd’hui ?

Actuellement, je trouve que le niveau a largement augmenté et qu’il devient difficile de remporter de grandes compétitions. Les écoles de pétanque favorisent peut être cela avec l’émergence de jeunes joueurs talentueux. Néanmoins, l’image de notre sport reste à améliorer afin d’arrêter la perte régulière du nombre de licenciés.

Vous avez déjà remporté 3 titres mondiaux au tir de précision, 14 titres nationaux, 4 titres  européens... Tout sauf le titre mondial par équipe. Le dernier date de 1994. Qu’est-ce qui manque, depuis, à la France, où plutôt qu’est-ce que les autres nations ont de plus ?

Rien de spécial, rien de plus que nous en tout cas, je pense. Nous avons le même potentiel, nous avons ce qu’il faut pour gagner mais.... je ne sais pas, un petit détail pour pouvoir conclure... Ce n’est pas trop l’Espagne, c’est surtout la Thaïlande qui nous bloque chaque fois, sur des scores... 11, 12, on est tout proches, et voilà... Il y a certainement une dimension psychologique.

Vous êtes déjà à la tête du plus grand des palmarès. Au sein de celui-ci, et même si un certain nombre de vos victoires ont été acquises en tête-à tête ou en mixte, votre nom demeure indissociable de celui de Florence Schopp. Qu’est-ce qui fait que ce tandem fonctionne si bien, quel est le secret de cette extraordinaire suprématie ?

L’amitié. J’en ai besoin pour bien jouer, et elle aussi. On est amies dans la vie, notre relation va au-delà de la pétanque, on se connaît par cœur, nos hauts, nos bas, nos coups de gueule, tout cela crée beaucoup de complicité. On a joué presque quinze ans au sommet, et même si on a une petite baisse, on ne va quand même pas se plaindre : je pense qu’il y en d’autres qui voudraient bien faire le même parcours, et peut-être qu’on ne s’arrêtera pas là... Je l’espère en tout cas.

Comme chez les hommes, une nouvelle génération arrive, avec des joueuses talentueuses et ambitieuses qui commencent à bousculer les hiérarchies. Est-ce que la domination d’Angélique Papon tire à sa fin ?

On n’a pas les mêmes priorités à vingt ou à trente-cinq ans, c’est sûr, mais ce n’est pas parce qu’on a une baisse, ou qu’on gagne un peu moins, qu’il faut en tirer ce genre de conclusion.

Je vais reformuler la question : est-ce que vous trouvez les jeunes joueuses d’aujourd’hui plus à même de prendre le pouvoir que celle de la génération précédente, sur lesquelles vous avez exercé une domination totale ?

Honnêtement... Il y en a peut-être une ou deux en espoirs, mais je ne vois pas quelqu’un qui soit prêt à avoir la carrière que j’ai eue. Après on verra d’ici deux ans, parce que c’est vrai que ça commence à bien percer, à bien monter, et c’est bien parce qu’il va bien falloir qu’il y en ait pour reprendre le flambeau, mais dans l’immédiat, franchement, je ne pense pas qu’on en soit là.

 
Audrey Bandiera et Angélique Papon et Tracy Abalache en cadrage lors du 
Mondial des Volcans triplette , le 2 août 2013 à Clermont-Ferrand. Oui Angèle, c'est fatigant, ce marathon à Clermont-Ferrand, et il fait très, très chaud dans la salle... Photo {jacpetanque}

 

Vous vous êtes souvent mesurée à des tireurs masculins : on se rappelle notamment du titre national en doublettes mixtes conquis avec Zvonko Radnic, ou de votre participation à des concours de tir de précision. Quand on est la seule femme et qu’on s’aligne face à Dylan, Suchaud, Le Boursicaud, Sevilla, Malbec, qu’est-ce qu’on se dit ? On se sent dans la peau de l’outsider ou bien on pense « Si je tire bien, je peux battre tous ces gars-là » ?

En fait, je ne raisonne pas en fonction de la concurrence, mais plutôt en fonction du score. Que ce soit contre Dylan ou contre un autre, je me dis que je vais tenter de faire le meilleur score possible, et que le résultat viendra ou ne viendra pas. L’essentiel est de donner le meilleur de soi-même, ensuite on voit ce qui se passe.

Vous connaissez bien la pétanque masculine et la pétanque féminine, on vient de le dire. En quoi la seconde est-elle différente de la première, pas simplement en niveau mais aussi dans ses différents aspects ?

La principale chose qui différencie la pétanque masculine de la nôtre, c’est l’offensive. On n’a pas du tout le même jeu : le jeu masculin est basé sur l’attaque, alors que chez les filles, quand on en manque une, la plupart du temps on essaye de défendre. Je pense d’ailleurs que ce qui m’a aidé, personnellement, c’est le fait que j’avais une forme de jeu plus masculine, plus basée sur l’attaque. D’ailleurs, beaucoup de filles commencent à y venir, à être plus offensives, mais la différence de jeu par rapport aux garçons est encore énorme. Les mènes de jeu, du coup, ne sont pas du tout les mêmes. On abandonne la marque là où les garçons enlèvent des points, ça devient très différent.


Angélique Papon et Christian Fazzino lors des parties des poules du 
Mondial des Volcans triplette  mixte face à Quentin Ouizman, Mme Chalais et Vianney Moureaux-Fontan, le 1 août à Clermont-Ferrand. Photo {jacpetanque}



Peu à peu, la pétanque féminine commence à conquérir un public, à attirer les jeunes, à occuper une place plus importante. Comment voyez-vous son avenir ?

Je pense que si on veut que la pétanque féminine évolue, il va falloir que ça se passe comme chez les garçons, qu’on la médiatise un petit peu plus. Aucun championnat de France féminin n’est télévisé, on ne voit pratiquement jamais de filles jouer sur le petit écran. Du coup, beaucoup de gens qui connaissent peu la pétanque sont surpris lorsqu’ils découvrent la pétanque féminine, surpris par le fait de voir que des filles peuvent fournir du gros jeu, de grosses parties. Je pense que beaucoup de gens seraient contents de voir cette pétanque être plus médiatisée.

Et son avenir, en tout cas le vôtre, passe par Palavas les Flots... Que pensez-vous de l’initiative du président Bonutti de créer le 1er International Pétanque ?

J’ai participé au National de Palavas en 2011 et j’en garde un excellent souvenir. Je suis certaine que l’organisation de ce 1er International sera à la hauteur et assurera une excellente promotion de la pétanque féminine. Cette compétition sera également une excellente préparation pour les prochains Championnats du Monde qui se dérouleront en octobre prochain.

Pour finir, vous êtes évidemment un modèle pour les jeunes joueuses qui arrivent aujourd’hui sur le circuit. Quelles sont les valeurs, l’image de vous et peut-être le conseil que vous voudriez leur transmettre ?

Ce que je voudrais dire aux filles qui je l’espère, vont prendre la suite assez rapidement, c’est qu’elles restent elles-mêmes, qu’elles ne tiennent pas compte de ce qu’on entend ici où là lorsqu’on commence à être connue, parce que c’est vrai qu’on en entend des vertes et des pas mûres. C’est le plus important, je trouve : quoiqu’il arrive, malgré les bons ou les mauvais résultats, quelle que soit la forme du moment, il faut donner le meilleur de soi-même et ne pas changer.

 




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